L’humain, la machine, l’émotion et le créateur

Jeffrey Scott aka 1019

Jeffrey Scott aka 1019

Cet article est publié dans le cadre de la première édition du Festival des idées, un événement organisé du 15 au 19 novembre 2016 par USPC et dont The Conversation France est partenaire.


L’humain, la machine, l’émotion et le créateur

par Axel Kahn

J’ai abordé dans deux articles récents de mon blog les bouleversements intellectuels, sociaux et individuels liés à l’intervention de plus en plus massive et experte des « machines à penser », englobant sous ce terme l’intelligence artificielle servie par les big data et leurs algorithmes d’exploitation, dotée d’une capacité d’amélioration autonome de plus en plus vive et contrôlante, le cas échéant, des robots de plus en plus performants.

Dans « À quoi l’économie participative participe-t-elle ? », j’aborde la remise en question désormais de la notion de spécialisation et de compétence ; dans Intelligence humaine, intelligence artificielle : des vases communicants ?, je propose que la cause d’une tendance bien documentée depuis le début du XXIe siècle à la baisse des scores moyens aux tests de quotient intellectuel (QI) pourrait être que, intimidés par leur puissance, nos concitoyens laissent de plus en plus aux machines le soin de réaliser des tâches qui, lorsqu’ils les réalisaient eux-mêmes, contribuaient à développer leur mémoire et leur vivacité intellectuelle, paramètres qui interviennent dans les performances de QI.

En résumé, la masse des données stockées et stockables dans des mémoires informatiques est presque infinie, des supports durables sinon éternels sont en voie de développement rapide pour les conserver, là encore presque indéfiniment. Des algorithmes qui permettent d’interroger avec une subtilité croissante ces masses de données sont en développement permanent.

Grâce à des systèmes mimant certains principes de fonctionnement (mais bien entendu pas la nature) des circuits neuronaux, ces dispositifs gardent la mémoire des tâches qu’ils réalisent et des problèmes rencontrés, ils peuvent le cas échéant interagir avec d’autres ensembles de même type auxquels ils sont connectés, et accroître de la sorte et de manière autonome leurs performances, élargir le spectre de leurs possibilités. Il s’ensuit que l’innovation algorithmique et le perfectionnement des procédures deviennent dès lors potentiellement autonomes et, à terme, ne dépendront plus obligatoirement de l’intervention humaine.

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Publié dans Lu dans la presse

J’ai changé de monde

jakob-tory-bardou

Jakob Tory Bardou

un article de Marianne Ferrand publié le 2 Novembre 2016 sur Medium France.

Je suis étudiante en science politique, plus précisément en communication politique et institutionnelle. Avant, j’ai consacré trois ans de ma vie a étudier les médias, comprendre leur langage et le pratiquer (niveau C2 certifié / boum-boum). Puis trois ans à étudier le monde qui m’entoure et son coeur vibrant : la politique. Grand mot pour petite réalité. Trois années de sociologie politique m’ont donné envie de ne plus jamais tirer le rideau d’un isoloir. Et l’ensemble, médias qui parlent trop et se pâment devant les petits mots, hommes politiques à la recherche de pouvoir mais sans idéaux, me donne envie d’aller vivre dans la cabane au fond du jardin pendant longtemps. Pourtant, dans la vraie vie, je cherche un stage.

Politique molo-molo ?

Innocente, je pensais que vivant en France, bientôt diplômée d’un Bac+5 fournit par une université qui se contente de diplomer des élites qui se ressemblent, tout allait bien se passer. Le pouvoir était à portée de main, tout comme le stage de mes rêves. Etudier la communication politique une année d’élection présidentielle était une douce promesse. Et puis … Je suis arrivée à la conclusion que la politique n’était plus là où je la cherchais.

A la recherche du politique (en fleur)

Chez Aristote la politique était une science, la recherche d’un régime idéal de gouvernement. Chez Machiavel, c’était des techniques à destination des puissants souhaitant manipuler et influencer, prendre et conserver le pouvoir. Plus tard, le fait du Prince est passé de mode. On a coupé des têtes et cherché quels étaient les fondements de la légitimité du pouvoir. On a écrit une Constitution et les moyens de l’organisation de l’espace public se sont structurés dans “l’Etat”. Ils sont devenus notre administration, entitée titanesque en charge de lever l’impôt, défendre nos frontières et inventer des politiques publiques. Accompagnés des assemblées représentatives ils édictent des principes, des lois, des normes pour tous, chargés d’organiser la vie au sein de cette chose chérie que l’on nomme, nation. La nation, c’est nous, le peuple et puis un peu le territoire, accompagnés donc de cette entité hyper structurée, spécialisée et sectorisée en charge d’organiser tout notre bazar.

Mais aujourd’hui, l’Etat n’est plus le coeur du réacteur de la politique. Entendons nous bien, il régule (beaucoup) et encadre (trop) nos rapports. Il fait de nous une “société d’individus” (coucou Norbert Elias) : nous amène à incorporer des normes, un langage, une culture. Il gère et finance nos problèmes de santé, de défense et tant d’autres choses, grâce à nos impôts.En sommes il nous contrôle, nous contraint, mais jamais ne nous libère. Il n’est plus capable de nous donner envie de vivre ensemble et encore moins de réagir. Nous vivons ceinturés par les discours de ceux qui dirigent, dirigeront, voudraient diriger, pourtant la cité, l’espace du débat se vide. La politique telle qu’on la vit quotidiennement, n’est plus une source de progrès. Je crains que la démocratie ne nous ait bloqué. Couvert par le principe du droit de vote, le politique a abandonné la science et l’action au profit de la parole vaine et de son pouvoir discrétionnaire. A trop se rêver en démiurge notre Etat a cloisonné les communautés et épuisé les valeurs qui nous fondaient en tant que peuple. L’outil est ainsi devenu une arme qui ne s’autorise pas le meurtre de masse mais fait pire : nous pousse au suicide politique.

Time for a switch ?

Le plus fascinant dans tout cela, c’est qu’une révolution, il y en a une en marche. On l’appelle numérique et elle est politique. Déjà installée au coeur de notre cité, elle imprègne nos conversations, change notre manière de faire et de penser, transforme nos rapports et donc nos vies. Ce n’est pas une révolution qui vient de la rue, de l’industrie, des ouvriers. C’est une révolution du net, du logiciel, du geek dont nous sommes (presque) tous acteurs. L’agora n’est plus au coeur de la ville, elle est devenue un espace abstrait, impalpable que l’on nomme “cyber”. Et le pouvoir n’est plus dans l’urne mais entre les mains de ceux qui ont pris les rênes d’internet.

La révolution numérique, les politiques en parlent et la financent. Mais j’ai l’intuition que leur condition ne leur permet pas de comprendre les Robespierre, les Danton, les Charlotte Corday 3.0. Le politique n’est pas dans la Civitech mais entre les mains de ceux qui font tanguer le navireet tentent au nom de l’innovation et du progrès le tout pour le tout. Loin des services de renseignement, de l’espionnage de masse, on trouve des magiciens du hack qui cherchent à faire évoluer nos automatismes. Chez ces pirates, l’Etat n’est souvent qu’un monopole à abattre, la politique, rien d’autre qu’une carrière pour les faibles, pour ceux qui pensent encore à la mode du XXème siècle. Le pouvoir au peuple n’est plus un credo apte à faire vibrer le coeur des masses. Aujourd’hui, on concurrence l‘Etat qui abuse, se bloque, et ne ship pas comme il faudrait. On récupère de la data, on créé des algorithmes, on amplifie l’humain pour qu’il n’ait plus à se soumettre. On feind un mépris pour la politique mais, en vrai, on tente un putsh.

A l’heure où l’argument économique prime, à l’heure du DO, du hack, et de la disruption, quel est l’avenir de la politique? Quel est le rôle de ceux qui ont appris à observer et analyser cette matière mouvante qui aujourd’hui bug plus qu’une Livebox? Si le privé prend le public, où et comment agir ?

Publié dans Lu dans la presse

Fichier TES – le communiqué du CNNum

Andrey Bobir

Andrey Bobir

Fichier TES : Le CNNum appelle le Gouvernement à suspendre sa mise en œuvre et s’autosaisit pour examiner des alternatives techniques plus modernes et respectueuses des droits et libertés

PARIS — Le dimanche 30 octobre, le Gouvernement a publié le décret n°2016–1460 prévoyant l’instauration d’un nouveau fichier des “titres électroniques sécurisés” (TES) à l’ampleur inégalée. Ce dernier vise à élargir le fichier TES, qui existe déjà pour la gestion des passeports biométriques, aux cartes d’identités. Présenté comme un moyen de lutte contre la fraude documentaire, ce fichier pourra néanmoins faire l’objet de réquisitions judiciaires ou être utilisé par les services spécialisés de renseignement. À terme, il pourrait conserver les données biométriques de près de 60 millions de français dans une base centralisée. Cette décision administrative, prise sans aucune concertation préalable et minimisée dans ses conséquences depuis lors par le Gouvernement, suscite depuis une semaine une inquiétude croissante. Le Conseil national du numérique a donc décidé de s’autosaisir du fichier TES en vue de la publication prochaine d’un avis détaillé.

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Publié dans Communiqué

Le réseau outre-mer de France Télévisions : une dynamique à conforter

Peter Stanick

Peter Stanick

intéressant passage du rapport de la Cour des comptes: la reconquête du public jeune passera notamment par les supports numériques, ce qui suppose de considérer les plateformes numériques comme des chaînes à part entière et non comme des canaux de second ordre par rapport à la diffusion hertzienne. À cet égard, les enjeux sont aussi importants en matière de programmes que pour l’information où les journaux télévisés apparaissent comme des formats en perte de vitesse, par rapport à l’information consultée sur téléphone mobile. 

Rapport public thématique 2016 de la Cour des comptes « FRANCE TELEVISIONS Mieux gérer l’entreprise, accélérer les réformes« .

Quelques morceaux choisis concernant le réseau des Outre-Mer 1ère… 

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Publié dans Une semaine en Desirade

Formation au Whale-watching

baloon

baloon

Pour que le tourisme d’observation des dauphins et des baleines (whale-watching) soit respectueux des mammifères marins, le sanctuaire Agoa lance un programme de gestion ambitieux qui débutera par une formation des professionnels du tourisme, le 17 au 19 octobre en Martinique.

Au sein d’Agoa, de nombreux opérateurs touristiques proposent des prestations d’observation des cétacés (activité communément appelé « whale-watching »). Mal pratiqué le whale-watching peut gravement perturber les animaux. Pour répondre à cet enjeu, le sanctuaire Agoa propose aux opérateurs de se former à de bonnes pratiques.

Le tourisme d’observation des cétacés dépend directement de la présence et de la bonne santé des dauphins et des baleines. Consciente de cet enjeu, la très large majorité des opérateurs approuve l’idée d’un programme de gestion pour un whale-watching durable.
La première étape est une formation de 3 jours à destination des opérateurs de whale-watching, du 17 au 19 octobre dans les locaux de la DEAL à Schœlcher. Une douzaine de modules permettront aux excursionnistes de reconnaître les signes de perturbation des animaux et de respecter les règles d’approche des cétacés afin de ne pas les déranger. Cette formation leur offrira aussi des connaissances naturalistes afin de pouvoir les partager avec leurs clients et les sensibiliser au respect du milieu marin. Pour cela, un certain nombre d’outils leur seront mis à disposition, dont une plaquette d’identification des espèces.

Cette formation est mise en œuvre en partenariat avec les DEAL de Martinique et de Guadeloupe, la collectivité territoriale de Martinique et l’association Souffleurs d’Écume.

Cette formation répond à un besoin urgent d’encadrer une pratique en très forte croissance. Publiée en début d’année, une étude commandée par le sanctuaire Agoa révèle qu’une trentaine d’opérateurs se partagent le marché du whale-watching en Martinique, Guadeloupe et à Saint-Martin. Plus de 50 000 touristes s’y sont adonnés en 2015, générant 2 165 000 € de chiffre d’affaires. En outre, le whale-watching connait une dynamique de croissance importante : depuis 2010, le nombre d’opérateurs a été multiplié par 3 et le chiffre d’affaires par 4 !

L’étude commanditée par le sanctuaire Agoa en 2015 met en lumière de mauvaises pratiques en cours actuellement. Les manœuvres d’approche, souvent intrusives (vitesse, distance, nombre de bateaux, …), sont susceptibles de nuire aux cétacés, très sensibles au dérangement. Répétées dans le temps, ces perturbations peuvent avoir des conséquences importantes, comme la réduction du taux de reproduction ( ndlr voir encadré ci-dessous ) et des capacités d’alimentation, l’augmentation du risque de maladies pour les cétacés soumis au stress, ou encore l’abandon de sites pourtant essentiels à leurs activités vitales (reproduction, alimentation et repos).


Une diminution drastique du nombre de cachalots observés en Dominique entre 2005 et 2015, une publication de Shane Gero;
Une nouvelle inquiétante sans interprétation évidente mais qui concerne aussi probablement la Guadeloupe, en effet plusieurs individus ont été « matchés » entre Guadeloupe- Dominique et même Martinique, affaire à suivre
http://journals.plos.org/plosone/article…

L’image contient peut-être : océan, ciel, eau, plein air et nature

La formation des opérateurs de whale-watching et la charte Agoa sont les premiers éléments d’un programme de gestion du whale-watching à long terme dans les Antilles françaises, avec des dispositifs actuellement à l’étude tels qu’un label ou encore un système de licence.

Source : Agoa Le sanctuaire de mammifères marins Agoa fait partie de l’Agence des aires marines protégées, un établissement public sous la tutelle du ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer. Au 1er janvier 2017, l’Agence des aires marines protégées deviendra l’Agence française pour la biodiversité. Retrouvez plus d’informations sur le site web : www.sanctuaire-agoa.fr

Contact: François Colas, sanctuaire Agoa, 06 96 86 56 57, francois.colas@aires-marines.fr

Programme de la formation whale-watching – octobre 2016  (365,33 kB)

 

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Publié dans Communiqué, Tourisme

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